L'évasion ...
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Dans les oflags, le problème se présentait sous un jour particulier. La plupart des officiers, même s'ils ignoraient initialement l'allemand, étaient capables d'en apprendre suffisamment pour se débrouiller et d'ailleurs, surtout dans les dernières années, il circulait tellement d'étrangers dans l'Allemagne en guerre qu'ils pouvaient facilement passer inaperçus. L'argent, les papiers d'identité, les vêtements civils même, on pouvait toujours finir par se les procurer ; pour franchir les frontières, il fallait compter sur la chance et sur les renseignements glanés de divers côtés.
La principale difficulté était de sortir du camp. Des moyens variés qui ont été employés, on peut retenir quelques types. Il y en avait qui ne pouvaient servir qu'une fois, car ils étaient inutilisables dès qu'ils avaient été éventés : c'était l'évadé qui se cachait dans un coffre de voiture, dans une charrette qui sortait du camp, ou dans une baraque de service où il s'était dissimulé en attendant la nuit. Il y avait les sorties par surprise, à travers les barbelés qu'on cisaillait, en profitant d'un épais brouillard ou d'un angle mort de la sentinelle. Il y avait ceux qui sortaient tout simplement par la porte, déguisés en Allemands ou mêlés à une corvée de soldats français. Il y avait, surtout, les nombreux tunnels, creusés patiemment, parfois pendant des mois, et dont il fallait non seulement camoufler le travail, mais aussi disperser les déblais compromettants. C'était un travail considérable, pour lequel la compétence d'ingénieurs des mines n'était pas inutile. Il fallait souvent percer des cloisons cimentées, creuser des galeries, les étayer, les éclairer, les ventiler. Les risques étaient grands et beaucoup de tunnels furent découverts avant d'être achevés. Mais, en cas de succès, ils permettaient des évasions massives : cent trente d'un coup, en une nuit, à l'oflag XVII-A !
La sortie du camp était toujours un moment délicat, car les sentinelles avaient l'ordre de tirer sur les fuyards et elles ne s'en privaient pas. Tous les camps ont connu ainsi des évasions dramatiques. Pour camoufler les départs et retarder les recherches, il existait bien des moyens, à vrai dire tous classiques : mannequins grossièrement confectionnés dans les lits des absents, substitutions qui tenaient parfois de la prestidigitation aux appels...
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